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La Pagode Bleue
9 août 2013

Ah le Grand Kadooment !

En lisant une ‘info’ de presse sur la présence olée-olée de Rihanna, endiamantée, finement vêtue et une fiole d’alcool fort à la main, au Carnaval de la Barbade le weekend dernier, je repense, nostalgique et sourire en coin, à ce fameux weekend de Grand Kadooment, le carnaval de la Barbade ! J’aurais tant aimé y être encore cette année et revivre l’ambiance chaude de l’été 2011…

Ce que les médias européens ne perçoivent pas, c’est que Rihanna, l’habituelle scandaleuse mais vénérée à la Barbade comme un Zizou français, a pour le coup fait comme toutes les filles bajans : en tenue très légère pour cacher le minimum vital, des costumes excentriques – certes, il est plus commun de voir des plumes à la place des diamants - et du Rum Punch et autres cocktails à volonté pour le long défilé sous le soleil, musique à donf’.

J’y étais en 2011 (sans les plumes !), Rihanna aussi. En bord de route, j’avais senti l’atmosphère se charger d’une rumeur grandissante dans la foule et finalement vérifiée au passage du char sur lequel elle dansait. Dans tout ce bazar déguisé et cet essaim de jolies filles, je ne l’ai pas reconnu.

Tous les petits pays des Antilles ont leur carnaval. Un vrai orgueil national, n’allez surtout pas dire à quiconque insulaire que le leur est moins bien qu’un autre (même s’il est avéré par tout le monde que celui de Trinidad & Tobago reste le summum dans les Caraïbes). Là-bas, au printemps, les hôtels augmentent par 3 leurs tarifs et sont pleins de 6 mois à 1 an à l’avance. Une fois fini, chacun commence à penser à celui de l’année d'après !

La Barbade appelle sa Big Party annuelle, la fête de Crop Over. Elle se termine en apothéose avec le carnaval le premier weekend d’aout. Historiquement, il s’agissait de célébrer la fin des récoltes de canne à sucre ; rare moment d’allégresse aux pays de l’esclavage… La tradition, un temps stoppée par la 2e guerre mondiale, a été relancée dans les années 70. Des femmes d’âge mur annoncent fièrement qu’elles se dandinent à moitié nue dans les rues chaque année, ouragan ou pas ouragan !

Un mois avant la clôture des festivités par le Grand Kadooment, de nombreux spectacles sont organisés ; chaque semaine de juin et juillet propose 2 à 3 évènements culturels, souvent musicaux. Les nouveaux tubes de soca et de calypso sortent à cette occasion pour tenter de gagner en fin de Crop Over, le glorieux titre de chanson du carnaval.

Quelques exemples de soirées ?

Pork Lime tous les vendredi soirs : concert de musique bajan, pas toujours de grande qualité (difficile de trouver une multitude de talents sur une ile de 300 mille habitants), avec une Banks (la bière du pays) à la main et quelques buvettes qui proposent à manger.

Autre évènement plus reposant mais qui mérite un Big Up : le concert de Steel Pan (percussion sur des tonneaux en fer) en plein air pour se laisser percer au son original de cette belle musique mélodique, assis sur les buttes d’un jardin colonial (celui du 1er ministre si ma mémoire ne me fait pas défaut), sous les arbres gigantesques des tropiques, le vent frais et iodé venant de l’océan, sous le ciel antillais et ses fascinantes étoiles. On n’est pas bien, là !?...

Changement de rythme à l’approche du Grand Kadooment: le concert, bizarrement dénommé Cohobblopot, au stade Kensington Oval de cricket avec au programme les meilleurs artistes régionaux de musique soca (chaud devant !). En 2011, il y avait eu aussi le concert exceptionnel (et ma foi très bon) de Rihanna de retour au pays : le gros évènement de la décennie pour l’ile.

Enfin le weekend du défilé diurne du carnaval arrive : le Grand Kadooment ! En avant-première, le vendredi soir (samedi matin plutôt), histoire de bien profiter de chaque instant de ce weekend déjanté, vous pouvez joindre le très prisé défilé du ‘Foreday Morning Jam’ en pleine nuit : il commence à 2h du mat’ après la finale des concours de musique. Ça tombe bien : j’ai justement une soirée avant et j’enchainerai, grâce à la fougue retrouvée de mes 18 ans, pour une nuit blanche de folie ! Ce que je n’avais pas prévu, c’est que le début de soirée, très pépère, ne se finisse qu’à 23h et qu’il me reste 3 heures à tuer : autant aller faire une petite sieste salvatrice qui durera… jusqu’à 6h du mat’, réveillé par les cris délurés des voisins revenant de la grosse teuf nocturne et en plein air de l’année. Les boules, vraiment…

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